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Libération

Les remords de Soros

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Le grand «raider» critique aujourd’hui les excès de la spéculation.
publié le 29 janvier 1999 à 23h21

Dans son dernier livre (1), le roi de l’attaque gourmande sur les monnaies du monde, LA légende de la finance spéculative, Georges Soros soi-même, a des bleus à l’âme. Devant le spectacle des dévastations que ses raids opèrent depuis plus de vingt ans, le gérant du fameux Quantum Fund commence par admettre ses torts. «Il faut reconnaître que les hedge funds (fonds spéculatifs, ndlr) tels que les miens ont joué un certain rôle dans la tourmente monétaire en Asie.» La repentance effectuée, il se livre à une charge féroce contre le monde de la finance, ses pratiques, sa «morale», ses (in)conséquences, son irresponsabilité et l’absence de contrôle pour lui faire pièce. Au point que l’on n’arrête pas de se pincer. Exemples: «Les marchés financiers ont réagi comme une boule de billard, en renversant les économies les unes après les autres»; «c’est l’intégrisme des marchés financiers qui a rendu le système capitaliste insoutenable»; «il a fallu attendre l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan, en 1980, pour que l’intégrisme des marchés devienne l’idéologie dominante. Il a placé le capital financier aux commandes»; «l’intégrisme du marché représente une menace plus redoutable pour la société ouverte (l’idéal selon Soros, ndlr) que l’idéologie totalitaire»; etc. Pour l’ancien apôtre du «laisser-faire», l’effondrement généralisé est pour bientôt.

En 250 pages serrées, la critique se veut alarmiste et radicale. Les propositions ne le sont pas moins. En fin de démon