Le projet de règlement du conflit au Kosovo, présenté vendredi à
Londres par le Groupe de contact, peut-il être accepté par les Serbes et les Albanais? Réponses sur trois points essentiels.
Quel statut sera discuté?
La conférence va porter sur «une autonomie substantielle» du Kosovo, selon les termes mêmes de la déclaration du Groupe de contact. Les négociations ne partent pas de zéro. Tout l'été et tout l'automne, l'ambassadeur américain Christopher Hill a fait la navette entre Serbes et Albanais pour élaborer un plan acceptable par les deux parties. Sa dernière version a été rejetée par les deux camps en décembre, donnant le signal d'un regain de violences. Les diverses ébauches de ce plan prévoient un gouvernement et un parlement pour le Kosovo issus d'élections libres sous contrôle international, et une police reflétant la composition ethnique de la province, où près de 90% de la population sont des Albanais. Belgrade garde en main la politique étrangère et monétaire ainsi que le contrôle des frontières, mais n'aurait aucune ingérence dans les affaires de la province.
Ce sont les grandes lignes. Les navettes de l'ambassadeur Hill ont toutefois fait ressortir un certain nombre de questions litigieuses. Ce sont celles-ci qui seront négociées. La première porte sur la place du Kosovo: la province doit-elle être représentée et en Serbie et dans la Fédération yougoslave (à côté de la Serbie et du Monténégro), ou seulement dans la République fédérale de Yougoslavie, ce qui en fera