Lausa, envoyé spécial.
Les Gecaj sont sept frères. Sept destins façonnés par la guerre que se livrent Serbes et Albanais au Kosovo. Ils sont nés dans la Drenica, la région la plus pauvre de la province et le bastion de l'Armée de libération du Kosovo (UCK), et leur histoire personnelle se confond avec la radicalisation progressive de la communauté albanaise au Kosovo. De l'engagement politique au choix des armes. Les Sept Frères: c'était la raison sociale de la petite société des Gecaj, à Lausa. «Nous cultivions la terre et nous faisions de l'import-export», se souvient Gani, le quatrième de la lignée, 31 ans. Un passé révolu. Des sept frères, deux ont choisi l'exil, mais participent à leur manière à la lutte pour l'indépendance. Nebi, 26 ans, réfugié en Allemagne, envoie de l'argent. Et Halil, l'aîné, 43 ans, s'occupe des femmes, des enfants et «des tâches militaires en Albanie», expliquent énigmatiquement ses frères.
«Esclaves». A Lausa, la plupart des maisons portent la trace des combats acharnés de l'été 1998, lors de la grande offensive serbe. Gani est le plus militant des sept. Barbu, dans son uniforme frappé de l'aigle albanais, il s'est assis près du poêle dans l'une des pièces qui subsistent. «Nous ne voulons plus vivre en esclaves sous le joug des Serbes. Nous n'avons rien en commun avec eux. Ce sont des Slaves», lance-t-il. Fadil, 38 ans, le deuxième des frères, en civil, lui, rêve toujours d'«une solution politique». Les deux frères expriment le choix devant leque