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Libération

Pour réformer, les méthodes douces. Allègre sait que les lois sur l'école sont explosives: il a choisi une stratégie plus empirique.

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publié le 5 février 1999 à 23h37

Réformer, oui, mais comment? Sur le lycée, l'école primaire et le

collège, Claude Allègre et Ségolène Royal ont expérimenté trois méthodes inédites. A tous les niveaux, l'objectif est, au fond, le même: combattre les inégalités sociales en faisant de l'école «son propre recours». Dans tous les cas, les ministres ont renoncé à la présentation d'un texte de loi. De Savary à Devaquet et à Lionel Jospin lui-même, les mésaventures de leurs prédécesseurs montrent que, politiquement explosives, les lois sur l'école restent souvent à l'état de projet. A gauche comme à droite, les politiques sont devenus méfiants. Ils savent qu'une loi contestée par les professeurs ne connaît que deux destins: la guerre sainte ou l'enlisement. «De nouvelles lois seraient superflues puisque la loi Jospin de 1989 dit tout: sur l'éducation prioritaire, le travail en équipe et sur le soutien scolaire», assure-t-on rue de Grenelle. La solution du référendum étant restée à l'état de slogan électoral du candidat Chirac, les ministres sont condamnés à inventer de nouvelles procédures. Appel au volontariat. Dans tous les cas, l'objectif est de réformer «en interne», après négociation avec «les partenaires du système éducatif». Il y eut, pour le lycée, la grand-messe médiatisée: les questionnaires par millions et tous les adolescents du pays invités à plébisciter un enseignement recentré sur une «culture commune». Pour l'école primaire, Allègre retient, au début de cette année scolaire, une méthode radicale