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Libération
Éditorial

Retraite.

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publié le 5 février 1999 à 23h37

Allègre recule. Mais Claude continue. Manifestement, l'anti-mammouth

craint les barrissements. Il a donc calibré au plus juste des ambitions, en écoutant attentivement les bruits croissants qui émanent de la forêt syndicale. Le ministre qui voulait mettre fin à la «cogestion» du ministère avec le Snes, principale organisation des enseignants, a finalement cogéré avec elle une retraite tactique. Membre d'un gouvernement dont le principal parti est largement composé de professeurs et d'instituteurs, il a dû tenir compte d'un rapport de force militant et électoral qui ne lui était pas favorable. Constatant l'irritation, parfois l'exaspération de ses premiers soutiens, le PS finissait par trembler bien plus que les enseignants eux-mêmes aux coups de gueule du réformateur. Mais en même temps, le texte dont nous publions en exclusivité les principaux extraits marque une volonté de changement. L'école égalitaire l'étant de moins en moins, les inspirateurs du projet ont souhaité déployer un effort particulier en faveur des élèves en difficulté, dont on sait bien qu'ils sont issus en majorité des classes les moins favorisées. D'où ces dispositifs de soutien par petits groupes destinés à pallier les handicaps sociaux et culturels de ceux qui ne sont pas des «héritiers», selon la classique terminologie de Pierre Bourdieu. Revus à la baisse en raison de l'ire d'une partie des profs, ces «petits cours» assurés par le lycée lui-même, qui devient en quelque sorte son propre recours, vont