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250 000 immigrés visés par le décret. Sans-papiers : l'Italie régularise en grand. Le gouvernement D'Alema a décidé hier de multiplier par six le nombre de titres de séjour prévu pour les clandestins.

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publié le 10 février 1999 à 23h41

Rome, de notre correspondant.

Moins de quatre mois après avoir décidé de limiter, dans un premier temps, à 32 000 la régularisation des immigrés présents dans la péninsule, l'Italie a décidé hier de réviser à la hausse et de manière sensible le nombre de personnes concernées par la mesure: 250 000 sans-papiers de plus pourront obtenir dans les prochaines semaines un permis de séjour. Le gouvernement centre gauche de Massimo D'Alema a ainsi décidé de brûler les étapes et de «remettre les compteurs à zéro», selon l'expression d'un fonctionnaire du ministère de l'Intérieur.

En octobre dernier, le précédent gouvernement, celui de Romano Prodi, avait annoncé qu'il entendait régulariser les immigrés de manière progressive en s'appuyant sur des quotas fixés annuellement. Pour 1998, était ainsi prévue la délivrance de 6 000 permis d'entrée et de séjour à des travailleurs en ayant fait la demande à l'étranger (principalement Albanais et Tunisiens) et de 32 000 titres de séjour à des immigrés déjà présents en Italie. D'autres quotas devaient suivre pour 1999 et au-delà. Le ministère de l'Intérieur avait ouvert les préfectures jusqu'au 15 décembre afin que les travailleurs étrangers déposent une demande de régularisation, munis de documents prouvant leur présence sur le territoire italien avant le 27 mars dernier (date d'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l'immigration), d'un certificat de travail et de logement, ainsi que d'un casier judiciaire vierge. Les préfectures avaient imm