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Libération
Interview

Gérard Boyer, secrétaire général du syndicat de policiers Alliance. «Les CRS doivent se remettre en cause».

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publié le 13 février 1999 à 23h44

Gérard Boyer, secrétaire général du syndicat Alliance (tendance

droite), qui regroupe 30% des policiers en tenue et 29% des CRS, participe aux réflexions menées au ministère de l'Intérieur pour redéployer des effectifs sur les 26 départements sensibles.

A l'heure de la police de proximité, trouvez-vous judicieux que des CRS venus de tout le pays passent la moitié du temps à des missions dites de «sécurisation» en banlieue, mal supportées par les habitants?

Les CRS débarquent souvent comme un chien dans un jeu de quilles. C'est au commissariat local de savoir les accueillir, de définir l'objectif de la mission, et non pas de les lâcher en terre inconnue avec une photocopie de carte topographique illisible, en disant: «Surtout, ne mettez pas les pieds dans telle ou telle cité parce que nous on reste et pas vous.» Evidemment, si les CRS dépêchés dans un quartier sensible ne savent pas exactement ce qu'ils doivent faire, ils vont se poster à un feu rouge, dresser des contraventions et se mettre à dos les gens.

Non seulement l'envoi de CRS de Nantes dans l'Essonne ou de CRS de Marseille dans le Nord est critiquable mais, en plus, leurs déplacements sont hors de prix. Comment y remédier?

La Loire-Atlantique et les Bouches-du-Rhône sont classés départements sensibles: pourquoi déplacer les compagnies de Nantes et de Marseille au lieu de les fixer localement sur le terrain? Pour l'Essonne, il y a la CRS 5 de Massy et la 8 de Bièvre à côté, et, pour le Nord, les 11 et 12 basées à Lille. L