«Passer d'une police d'ordre à une police de proximité», tel est le
«défi» lancé par Lionel Jospin pour lutter contre la montée de la délinquance. L'équation posée à Jean-Pierre Chevènement, le ministre de l'Intérieur, et à Alain Richard, son collègue de la Défense, est de «redéployer» 7 000 agents en trois ans sur les 26 départements sensibles" sans embauche. Le Premier ministre a préconisé, le 27 janvier, «une réorganisation des services de police et de gendarmerie» afin de dégager des effectifs pour les banlieues. Chevènement a lancé des expériences à Garges (Val-d'Oise), aux Ulis (Essonne), à Beauvais (Oise), Châteauroux (Indre) et Nîmes (Gard), pour trouver «des modèles de police plus adaptés aux demandes des populations locales, et non pas un système standard applicable de Lille à Marseille». Le ministre de l'Intérieur veut en tout cas des policiers plus «généralistes» que «spécialisés»: des équipes tout-terrain qui, à l'échelle d'un quartier, répondent aux appels de police-secours (17), pratiquent l'îlotage, interpellent les voleurs, assurent l'accueil, recueillent les plaintes et les traitent en temps réel. Une police de ce type exige beaucoup de «bleus» (agents en tenue). Pour l'heure, seules 22 000 «casquettes» au mieux sont visibles dans les rues, sur 130 000 policiers (1), soit 17% des effectifs. Souplesse. Pour remettre des hommes sur le terrain, le ministre évalue lui-même en ce moment avec les syndicats les réservoirs possibles (2). Au premier chef, le «maint