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Libération

Les Français devront revoir leur méthode. Une loi permettait de déduire les pots-de-vin des impôts... Cette transparence est aujourd'hui pénalisante.

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publié le 15 février 1999 à 23h44

Même si la France n'a pas encore ratifié la convention de l'OCDE

(une question de semaines), c'est déjà le branle-bas de combat chez les marchands de canons, corrupteurs notoires. «On est en train de faire le tri dans nos agents: le couturier du roi, la petite amie du ministre... tout ça c'est terminé», jure l'un d'entre eux (1), la main sur le coeur. «Nous avons mis en place depuis six mois une charte d'éthique», confie, sans rire, ce vendeur d'obus et autres mortiers. «Et nous avons identifié treize critères de recrutement d'un agent étranger. Il faut maintenant qu'il ait une raison sociale bien identifiée, de vrais bureaux...» Tous le reconnaissent: avec cette initiative de l'OCDE, plus rien ne sera comme avant. Tout service payé devra maintenant être dûment justifié. Fini le marchand d'oranges recruté dans tel ou tel pays afin de faire passer les valises de billets. Pour distribuer les «chocolats» (autre terme utilisé dans le jargon pour parler des pots-de-vin...), les vendeurs d'armes vont devoir faire preuve d'une imagination sans failles et d'une organisation béton. Ils risquent pas moins de dix ans de prison.

Parade. Certes, il y a ceux qui brandissent l'étendard de leur vertu et affirment que le petit jeu des gâteries est bel et bien terminé. «En fin de compte, il y va de notre intérêt. Ces commissions avaient atteint un montant exorbitant. Et cela nous faisait de la marge en moins. Si tout le monde se calme, c'est aussi bien.» Mais il y a les autres, nombreux, qui