Les pots-de-vin sont désormais proscrits. Un dispositif de lutte
contre la corruption entre aujourd'hui en vigueur dans onze pays de l'OCDE (1) représentant au moins 60% du commerce mondial (les Etats-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, l'Allemagne...). La France est à la traîne, mais elle n'échappera pas au processus. Un projet de loi adaptant cette convention OCDE au droit français a été présenté le 27 janvier en conseil des Ministres, il doit être soumis prochainement au Parlement. Eau, armes, électricité, BTP, pétrole, avions... les grands contrats sont tous visés par cette convention signée en décembre 1997 à Paris par les ministres des vingt-neuf pays de l'OCDE. Et la règle est la même pour tous: dix ans de prison et 1 million de francs d'amende à celui qui aura versé des pots-de-vin à un fonctionnaire étranger pour obtenir un marché. «Je ne pensais pas que ce serait possible il y a deux ans encore, nous a confessé Rainer Geiger, directeur adjoint des affaires financières, fiscales et industrielles de l'OCDE. Ce progrès énorme n'aurait jamais été possible sans l'aide de la société civile, qui supporte de plus en plus mal la corruption.» C'est en effet une organisation non gouvernementale, Transparency International, qui a été à l'origine de la convention OCDE (lire interview page 4). Elle se veut l'équivalent pour la corruption de ce que représente Amnesty International pour les droits de l'homme.
Les récentes affaires Agusta-Dassault en Belgique ou Elf-Thomson à Taïwan on