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Libération

Les Turcs, surpris et satisfaits. Les défenseurs des droits de l'homme s'inquiètent du procès.

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publié le 17 février 1999 à 23h47

Istanbul, de notre correspondant.

L'arrestation d'Abdullah Öcalan a été une surprise pour l'opinion comme pour la classe politique turques. Ni les partis ni les médias n'étaient préparés au scénario de l'incarcération et du procès du chef du PKK. Sitôt la nouvelle rendue publique, les commentaires des télévisions privées et publiques mettent l'accent sur «la grandeur de l'Etat turc». Les radios font des micros-trottoirs où, sur un ton haineux, un passant juge qu'il faut «le tuer lentement». Des émissions sont diffusées en direct des cimetières où reposent des soldats tués lors de combats avec les combattants du PKK. Les parents des «martyrs turcs» remercient les autorités. Aucune personnalité politique ou médiatique connue pour ses sympathies prokurdes n'a pu s'exprimer depuis hier matin.

Le gouvernement et les partis politiques semblent unanimes à proclamer que «le PKK est fini», sinon le problème kurde. Seul l'ancien Premier ministre Mesut Yilmaz (Anap, droite libérale) a pris un peu de distance, insistant sur la nécessité «de réformes économiques et démocratiques dans le Sud-Est anatolien», peuplé en majorité de Kurdes. Les autorités d'Ankara tablent à moyen terme sur la reddition de l'ensemble des militants armés kurdes toujours actifs en Turquie mais aussi en Irak, en Iran et en Syrie. Le président de l'Assemblée nationale, Hikmet Cetin, d'origine kurde, a annoncé que les militants du PKK pourraient bénéficier de la loi sur les repentis qui devrait être prochainement ac