Entre le 8 mars et le 3 avril, 115 000 agents recenseurs vont tirer
les sonnettes de presque trente millions de logements. But de la campagne, dont l'Insee a dévoilé hier les détails: recenser avec minutie les habitants et leurs logis. Les agents déposeront deux questionnaires, un portant sur le logement, et un «bulletin individuel» pour chaque habitant, qu'il reprendront quelques jours plus tard. Le recensement est une opération lourde et coûteuse: 1,2 milliard de francs. Mais il est indispensable. «Pour le moment, affirme Michel Jacod, artisan en chef de l'opération, on ne sait pas s'en passer.» Lorsque les pouvoirs publics ont décidé, pour des raisons d'économie, de reculer de deux ans un recensement prévu pour 1997, les élus locaux ont immédiatement réagi. De la commune la plus minuscule à la grosse agglomération, les collectivités locales attendent avec impatience le verdict des recenseurs. 200 textes réglementaires sont en effet «accrochés» au comptage des Français. Du nombre exact d'habitants dépendent toute une série de quotas, allant du nombre des conseillers municipaux à la dotation de fonctionnement des communes. Pourtant, l'Insee n'est pas dupe: le décret qui sera publié en décembre, et qui donnera le nombre exact de résidents des 36 600 communes, sera entaché de petites erreurs. Les recenseurs loupent 2% des gens, en voyage ou en cours de déménagement. Ils comptent aussi deux fois 1% de la population. D'où une sous-évaluation estimée par l'Insee à 1%. Autre bo