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Libération

Huit questions pour faire le tour de la PAC

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L'adaptation de la politique agricole en vue de l'élargissement à l'Est sera difficile.
publié le 23 février 1999 à 23h51
(mis à jour le 23 février 1999 à 23h51)

Qu'est-ce que la politique agricole commune?

Traumatisés par les privations de la guerre, les six pays fondateurs de l'Europe (France, Allemagne, Italie, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas) réfléchissent à une organisation des marchés agricoles dès la signature du traité de Rome, en 1957. Les textes fondateurs de l'Europe verte, en 1962, visent à accroître la productivité de l'agriculture pour garantir l'autosuffisance alimentaire, à assurer un niveau de vie correct aux agriculteurs (22% de la population active) et à stabiliser les prix.

Pour ce faire, on jette les bases d'un marché commun agricole: suppression des droits de douane, harmonisation des règlements sanitaires, prix garantis pour les principaux produits (si les prix de marché tombent en deçà, la communauté s'engage à acheter à ce prix). Au grand dam des Etats-Unis, qui n'ont cessé de ferrailler contre le «protectionnisme» de la PAC, on affiche aussi haut et fort le principe de la «préférence communautaire». Les importations en provenance des pays tiers sont taxées pour qu'elles ne viennent pas concurrencer les produits locaux, plus chers; à l'inverse, les producteurs européens se voient offrir des aides à l'exportation (les «restitutions»), pour qu'ils ne soient pas pénalisés par les différences de prix. Pour financer par un budget commun toutes les dépenses liées à ce programme, les fondateurs de la PAC créent le Feoga.

Encouragés par ce système, les agriculteurs se lancent dans la course à la producti