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Libération

Marathon agricole à hauts risques pour les Quinze.

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Des manifestants de toute l'Europe ont défilé à Bruxelles. Les ministres de l'Agriculture se réunissent pour discuter du financement de la PAC sur fond de différend franco-allemand.
publié le 23 février 1999 à 23h51
(mis à jour le 23 février 1999 à 23h51)

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Peur sur la ville. Les 40 000 agriculteurs venus protester, hier, contre la réforme de la politique agricole commune (PAC) ont défilé dans une capitale déserte (lire page 4). Les Belges n'ont pas fait les choses à moitié: le «quartier européen» de Bruxelles, un quadrilatère de quelques kilomètres carrés situé en plein centre, ressemblait à une ville sud-américaine au lendemain d'un coup d'Etat. Les messages catastrophistes des radios, diffusés depuis plusieurs jours, ont atteint leur but: une partie des banlieusards a renoncé à se rendre à Bruxelles. Les institutions n'ont pas été en reste: terrorisé, le président du Parlement européen a donné congé à son personnel, et la Commission a encouragé ses fonctionnaires à ne pas se rendre à leur travail. Résultat: la circulation, hier, était celle d'un dimanche. La police et la gendarmerie, omniprésentes, ont achevé le travail: des chevaux de frise déployés dans toutes les rues menant aux bâtiments européens empêchaient de circuler librement, des canons à eau et des véhicules de transport de troupes occupaient les rues adjacentes.

Les quinze ministres de l'Agriculture ont donc pu entamer, à 15 heures, leur marathon dans un calme total. Il faut dire que le sujet au menu de cette réunion censée durer toute la semaine est à haut risque: la réforme de la PAC et son financement d'ici à 2006. Les chefs d'Etat et de gouvernement en discuteront encore vendredi, à Petersberg, près de Bonn. L'angoisse p