Pas plus de quatre personnes par délégation et une confidentialité
maximum: telles sont les consignes données par Gerhard Schröder dans sa lettre d'invitation au sommet extraordinaire de Petersberg, près de Bonn, où se retrouvent ce matin les quinze chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne. Le chancelier allemand, qui préside l'UE jusqu'à la fin juin, compte beaucoup sur l'informalité de ce huis clos pour dénouer la crise qui est allée crescendo depuis dimanche entre Paris et Bonn à propos de l'Agenda 2000.
Sur la table, un paquet de réformes essentielles au fonctionnement de l'Union jusqu'en 2006: réforme du financement communautaire, de la politique agricole commune (PAC) et des aides aux régions en difficulté, le tout en vue de la future adhésion d'une dizaine de pays d'Europe centrale et de l'Est. Noeud du problème: l'Allemagne, le plus gros contributeur net au budget européen avec plus de 60% du total (11 milliards d'euros), exige la réduction de son ardoise (voir graphique). La France, qui plaide depuis le début pour un partage des efforts, accuse aujourd'hui la présidence allemande de vouloir lui faire supporter l'essentiel des sacrifices.
La crise est apparue au grand jour lundi à Bruxelles dès l'ouverture de la réunion des ministres de l'Agriculture, censés trouver un accord sur la réforme de la PAC avant le sommet de Petersberg. Au grand dam des Français, le ministre allemand Karl-Heinz Funke n'a pas renoncé à ce qu'on considère comme un casus belli à Pa