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Libération

Dans l'automobile, le bilan est négatif. A Renault-Douai, les volontaires du samedi matin regrettent leur choix.

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publié le 27 février 1999 à 23h55

Le samedi en «horaire affiché»? Pas question. C'est peu dire que les

ouvriers de PSA Peugeot-Citroën avaient fait la gueule en prenant connaissance, le 24 janvier, de la première version du projet d'accord sur les 35 heures. Horaire «affiché» se traduit par «obligatoire et sans majoration de salaire». Avec l'annualisation qui module le temps de travail en fonction du carnet de commandes, les salariés perdent et la liberté de choix et les heures supplémentaires. Un ouvrier de Peugeot Poissy résumait le tout dans une formule: «Avant on venait pour la tune, maintenant ce sera gratuit.» Les ateliers les plus féminins, comme le câblage, y étaient opposés au nom de la vie de famille. La réaction des salariés de PSA n'était qu'une demi-surprise: la CGT avait mené une efficace campagne contre le travail de fin de semaine, jetant sur la table de négociations une pétition portant 15 000 signatures. Devant le tollé suscité par la première version de l'accord, la direction a accepté une nouvelle discussion. Au final, elle a obtenu son accord, qui lui permet de maximiser l'utilisation d'un appareil de production extrêmement gourmand en capitaux. Mais le samedi n'est pas entièrement banalisé. Il sera payé plus cher, et pourra être, dans une certaine mesure, récupéré.

Piégés. Renault, qui avait pris de l'avance dans l'aménagement du temps de travail, doit gérer désormais la grogne de ses salariés de Douai. Les syndicats (FO, CFDT et CGC) qui ont signé en 1997 l'accord de flexibilité, prévoy