Hors-piste. Voilà le terme qui caractérise le mieux les aspirations
du sport-aventure. Tracer sa voie hors des sentiers balisés, s'inventer son défi hors des rigidités réglementaires, ne rendre de compte qu'à son plaisir. Ce qui était le moteur de quelques précurseurs fracassés est devenu une approche majeure du loisir musclé. Et la philosophie du hors-piste se répand, au point de cisailler les prudences traditionnelles. Surf des neiges, planche à voile, VTT, aile delta, rollers, mais aussi chaussures de randonnée et canoë-kayak s'imposent comme des façons de se réapproprier la nature et de bazarder les contraintes. Le fluo de la génération glisse des années 80 se mélange avec le vert de la génération outdoor des années 90 pour peindre un individualisme libertaire et écolo, qui rêve d'une autarcie archaïque mais qui finit souvent par presser le bouton de la demande d'assistance. Inventaire des valeurs de ces transformateurs du loisir sportif. Ni Dieu ni profs Le glisseur est dans un rapport direct avec ses sensations. C'est moi et mon corps, moi et mon exploit, moi qui me mesure à moi-même. Le glisseur refuse les filtres et les intermédiaires. Il ne veut pas apprendre, il veut ressentir. Quitte à baisser son niveau d'exigence, il repousse la lente maturation des compétences. Expérimentation plutôt que théorie, imprégnation par capillarité plutôt que cours ex cathedra. Il s'inscrit donc en faux contre les guides, les moniteurs, les diplômes. Les fédérations sportives peinent