A l'origine de la plupart des affaires de fausses factures, il y a
un employé renvoyé qui se venge de ses anciens patrons. On n'a encore qu'une faible idée des ravages que peut provoquer une maîtresse délaissée, dans un imbroglio politico-judiciaire du type Thomson- Elf. Mais Christine Deviers-Joncour, dont on ne se gênera pas d'évoquer les anciennes relations amoureuses avec Roland Dumas tant elle en fait commerce elle-même, n'a pas seulement décidé de se venger par dépit. Elle veut sauver sa peau judiciaire.
Jusqu'ici elle n'avait rien dit qui puisse nuire à l'ancien ministre des Affaires étrangères, on avait pensé qu'à l'instar d'une Monica d'outre-Atlantique elle lui gardait encore des sentiments. Mais aujourd'hui, elle explique qu'«ON» lui avait en fait conseillé de ne pas compromettre Roland Dumas pour mieux se tirer d'affaire elle-même. Une phrase terrible si l'on s'y arrête un instant. Dans un pays démocratique où la justice est présumée indépendante, serait-il donc possible que se trame de façon occulte une telle manoeuvre? Qui est ce «ON» suffisamment influent pour promettre l'impunité en échange du silence? Les juges Joly et Vichnievsky? Ce serait plutôt l'inverse qui les motiverait. Alors qui? Le parquet? Son psychanalyste de voisin?
A moins qu'il faille parler d'intégrité physique plutôt que d'impunité judiciaire. N'est-ce pas un observateur privilégié de toute cette affaire qui évoquait récemment la possible disparition tragique d'Alfred Sirven (l'ex-numéro 2 d'