Malaise. Et parfois colère. Les députés n'en menaient pas large,
hier, à l'Assemblée nationale quelques heures après la décision de la Cour de justice de la République. A droite comme à gauche, nul n'est content. Ni du jugement, ni de la nature de cette juridiction qu'ils ont, pourtant, créée en 1993.
L'incompréhension domine, surtout dans la majorité. «Ce verdict est contestable, car on ne comprend pas très bien la condamnation d'Edmond Hervé et le sens qu'il faut lui attacher», regrette François Hollande. Le premier secrétaire du PS considère que «la peine dont est affublé [l'ancien secrétaire d'Etat à la Santé] est une peine morale. On ne peut pas comprendre comment la cour a pu considérer qu'il avait commis une faute et en même temps ne pas le condamner. Edmond Hervé a exercé ses responsabilités dans le même contexte que les deux autres, avec la même difficulté. Il a fait son devoir». Bretons solidaires. D'autres sont beaucoup plus virulents. Tous les Bretons, d'abord, qui viennent à la rescousse du maire de Rennes. Jean-Michel Boucheron (PS, Ille-et- Vilaine) estime que «la condamnation d'Edmond Hervé n'a aucun sens. La douleur des victimes, aussi profonde soit-elle, n'autorise pas la condamnation d'un innocent». Jean-Marc Ayrault, maire de Nantes et président du groupe socialiste à l'Assemblée, se dit «consterné». Seul soulagement, la relaxe de Laurent Fabius et de Georgina Dufoix qui «met fin à une épreuve qu'ils endurent depuis près de dix ans». «Clivage politique».