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Libération

A Paris, la crise nourrit la campagne des européennes. Députés et sénateurs tentent de tirer parti de la situation.

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publié le 17 mars 1999 à 0h10

A part un ministre qui soupire, les yeux au ciel: «Vingt

commissaires qui démissionnent parce que Cresson a fait travailler son dentiste!», il n'y a que des eurosceptiques heureux et des europhiles qui se dépêchent de l'être. Hier, à l'Assemblée nationale comme au Sénat, la démission en bloc de la Commission européenne était de toutes les conversations. Avec en filigrane, pour tous, le souci de faire de cette crise un argument dans la campagne européenne qui s'ébauche.

Dans l'hémicycle, Lionel Jospin répond à une question téléguidée de Jean-Marc Ayrault, le président du groupe socialiste. Contrairement à son habitude, le Premier ministre lit une note: «Cette crise doit être au moins un point de départ pour aller vers plus de démocratie et de transparence dans le fonctionnement de l'Europe.» Seuls les socialistes applaudissent, soulagés que l'on parle des responsabilités collectives de toute la Commission et plus seulement d'Edith Cresson.

«Génération Mitterrand!» Jean-Claude Lenoir (DL, Orne) se charge de renvoyer le PS à ses turpitudes: «Cette crise ternit l'image de la France, car elle met en cause un ancien Premier ministre.» Des bancs de l'opposition fuse un «Génération Mitterrand!». Tout en haut, à droite, les bras croisés, Philippe de Villiers a le sourire.

Dans les couloirs, les socialistes ne se pressent pas pour défendre la commissaire mise en cause. Un député souffle: «Avec Dumas, cela fait la deuxième grande figure du mitterrandisme qui est dans des affaires, sans que