Les nouveaux malheurs d'Edith Cresson sont une bonne nouvelle pour
les femmes. En 1992, démissionnée de Matignon moins d'un an après sa prise de fonctions, l'intéressée criait au complot machiste. Pour dissimuler un échec personnel, elle prenait les femmes en otages. Et se figeait dans la posture d'une victime des travers sexistes de la société française pour que ne soit pas discutée sa compétence à cette fonction. Comme si Edith Cresson refusait à ses pareilles le droit d'être jugées sur leurs actes, comme si elle les condamnait à ne l'être qu'en fonction de leur sexe. Au même poste, une autre aurait pu mieux réussir que beaucoup d'hommes, nul n'en doute.
Homosexuels et «fourmis». En agissant de la sorte, Edith Cresson n'avait pas rendu service à la cause qu'elle prétendait défendre. Aujourd'hui, l'ancien maire de Châtellerault n'évoque plus un complot machiste. Elle penche plutôt pour un complot allemand. Edith Cresson voit des complots partout. Signe sans doute d'une vision étriquée qui lui a laissé dire que les Anglais sont tous des homosexuels ou les Japonais des «fourmis». Mais quelle que soit la conjuration, elle l'invoque toujours pour dissimuler sa responsabilité. Responsabilité «sérieusement engagée», selon les experts qui ont stigmatisé une commissaire qui n'a ni «réagi» ni «informé» le président des fraudes dont elle était «parfaitement au courant».
Cette fois, ce ne sont pas les femmes mais l'ensemble des Français qui sont appelés à la rescousse et à serrer les