Faut-il ajouter 511 morts au 8 437 tués comptabilisés en 1998? La
réalité est-elle sous-évaluée de 6% en raison d'un problème de comptabilité? Car la France ne compte pas comme la plupart des autres pays européens. La loi des 6 jours règne sur l'Hexagone, alors que, de la Finlande à la Grande- Bretagne, s'applique celle des 30 jours. En clair, lorsqu'une personne accidentée ne décède pas dans un délai de 6 jours après le drame, elle n'entre pas dans les statistiques de la Sécurité routière. «Il y a pourtant de nombreux cas où le décès survient bien plus tard», explique le Pr Claude Got. Accidentologue, il a activement participé à la mise en place du permis à points et, aujourd'hui, il souhaite un alignement sur les autres pays européens, «pour que les comparaisons aient un sens». Il est même des pays, comme les Pays-Bas ou la Suède, où aucun délai n'est fixé après l'accident. «Nous devons pouvoir comptabiliser le nombre de morts, même si le décès a lieu un an après l'accident. Ce problème touche surtout les personnes âgées qui se font renverser. Il suffit d'une fracture du col du fémur suivie d'une complication pour avoir un décès, qui apparemment n'est pas lié à l'accident et qui ne sera jamais pris en compte dans les statistiques officielles.»
Evidemment, ce nouveau calcul pose un problème de délai. L'heure est à l'instantané, et il est difficile d'attendre l'an 2000 pour connaître les chiffres de 1998. Des chiffres qui, selon la loi des 30 jours, pourraient être réévalués