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Libération

L'ONU en marge des opérations. Chine et Russie n'ont pas joué de toutes leurs prérogatives pour contrer l'Otan.

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publié le 26 mars 1999 à 0h18

New York, Moscou, de nos correspondants.

Empruntant la formule utilisée lors des frappes contre l'Irak en décembre, le Conseil de sécurité de l'ONU a débattu, mercredi soir, publiquement mais après coup, de la situation au Kosovo. Et c'est Kofi Annan qui a dû se livrer à un nouvel exercice d'équilibriste, en tentant de sauver la face d'une organisation clairement marginalisée: tout en jugeant «légitime» l'option militaire, le secrétaire général de l'ONU a précisé que le Conseil de sécurité, en raison de sa «responsabilité première dans le maintien de la paix et de la sécurité internationale ["] devrait être impliqué dans toute décision sur le recours à la force».

Le surréalisme de la situation était d'autant plus évident que, quand le Conseil de sécurité, totalement paralysé par les divisions entre les cinq pays détenteurs du droit de veto (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Chine, Russie), s'est finalement saisi du dossier, l'opération de l'Otan était engagée depuis plusieurs heures. Pour éviter tout conflit, le Conseil avait préféré consacrer ses premières heures de travail à discuter de" la Guinée-Bissau.

Un précédent. Même si, à la différence de ce qui s'était passé avec l'Irak, Paris affirme désormais comme Washington que les résolutions adoptées dans le passé sur le Kosovo suffisent à établir la légitimité de l'opération, personne à l'ONU ne nie que ce qui s'est passé mercredi crée un précédent. L'ambassadeur britannique, sir Jeremy Greenstock, a d'ailleurs tenu à en li