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Libération
Reportage

A Banja Luka, fief des nationalistes serbes de Bosnie.Des pierres et des cierges contre l'Otan

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publié le 29 mars 1999 à 0h19

Banja Luka envoyée spéciale

Les plus jeunes n'ont même pas 15 ans. Et ils rient aux éclats en lançant leurs oeufs à toute volée contre la villa blanche à un étage, dont toutes les fenêtres ont déjà éclaté sous les jets de pierres. Les autres agitent des drapeaux serbes ou crient «A bas les fascistes». Depuis jeudi, le bureau de l'ambassade des Etats-Unis à Banja Luka, la principale ville de la Republika Srpska, subit les assauts de lycéens et d'étudiants en colère contre les frappes de l'Otan en Yougoslavie. Un peu plus loin, quelques policiers débonnaires laissent faire. A quelques pâtés de maisons, des groupes de policiers entourent une grosse maison jaune déjà saccagée. C'est le bureau britannique. Les manifestations se répètent. D'abord un rassemblement au centre-ville, puis un petit tour devant les bureaux de l'ambassade, désertés depuis plusieurs jours par les diplomates qui ont préféré partir avant les frappes, et devant les sièges des principales organisations humanitaires, au personnel très réduit. A la soirée tombée, de nouveaux groupes allument des cierges devant les fondations de l'église orthodoxe en construction au centre-ville, qui jouxte les bâtiments de la présidence et du Parlement de la Republika Srpska. Là, la police empêche les protestaires d'approcher.

A Banja Luka, les étrangers affichent profil bas. La Sfor, la force internationale de paix conduite par l'Otan, préfère se faire oublier. Aucun véhicule militaire ne se risque dans les rues pour ne pas pr