Londres, de notre correspondant.
Face aux doutes et aux appréhensions, Tony Blair continue de défendre sa doctrine de «guerre humanitaire» au Kosovo. Le Premier ministre, qui avait déjà prononcé un discours à la nation vendredi, a multiplié cette semaine les interventions à la télévision, sur les radios et au Parlement, pour défendre l'engagement déterminé de la Grande-Bretagne dans les Balkans. L'opposition à cette intervention, qui regroupe la droite isolationniste et la gauche pacifiste, est restée jusqu'à présent limitée, mais les Britanniques s'interrogent sur les buts de guerre et s'inquiètent d'un éventuel débarquement de troupes sur le terrain.
Les sondages réalisés le week-end dernier et lundi montrent, au grand soulagement du gouvernement travailliste, que les Britanniques approuvent à une majorité de près des deux tiers les bombardements de l'Otan en Yougoslavie et la participation de la Royal Air Force. Mais cet appui demeure plus fragile que le soutien sans nuance qui avait accompagné les interventions aux Falkland ou en Irak. Près de la moitié de la population avoue ne pas savoir quelle partie soutenir et 40% des Britanniques craignent que l'opération s'éternise. La presse reflète cette ambiguïté. A l'exception du Daily Mail, conservateur, les quotidiens soutiennent l'opération au nom du droit humanitaire, mais tous s'interrogent sur cette guerre qui, jusqu'à présent, a paru aggraver la situation au Kosovo.
La «guerre éthique» que Blair et son gouvernement entend