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Libération
Éditorial

Obligation

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publié le 3 avril 1999 à 0h34

Les pays alliés dans l'Otan ont contracté une obligation de résultat

à l'égard des populations pourchassées et piétinées du Kosovo. Non qu'on puisse rendre leur intervention responsable des exactions serbes. Tout montre au contraire, avec plus d'évidence que jamais, que celles-ci ont été soigneusement préparées et programmées par le régime de Belgrade. Mais il est impensable, une fois la main tendue, qu'elle défaille quand ses secours sont plus nécessaires que jamais. Désormais, l'obligation faite à l'Otan est double. Dans l'immédiat, elle doit prendre toute mesure susceptible de mettre le plus vite le plus grand nombre de Kosovars à l'abri des brutalités serbes. Dans un deuxième temps, elle doit assurer pour le Kosovo, par tous les moyens, un statut tel que tous les réfugiés puissent y retourner et y mener une existence normalement paisible et libre.

Cela implique un changement notoire dans la façon dont l'intervention est menée. C'est là où ils sont les plus urgents, sur le territoire du Kosovo, que les secours doivent se porter. Et le bon sens, avec Emma Bonino, montre que les secouristes doivent bénéficier d'une protection militaire dissuasive envers les Serbes. En continuant à écarter une intervention au sol tout en prétendant placer les réfugiés au centre de leurs préoccupations, les responsables de l'Otan, s'ils ne cherchent pas simplement à gagner du temps, s'enferrent dans une contradiction dont tout, depuis deux semaines, a montré qu'ils n'en maîtrisaient pas les dé