Slobodan Milosevic a poursuivi hier sa guerre psychologique contre
l'Otan, en annonçant son intention de libérer ses trois prisonniers de guerre américains, et en fermant ses frontières avec l'Albanie et la Macédoine. Face à lui, les Occidentaux, ont maintienu leur politique de fermeté et poursuivent leur campagne militaire.
- Le front des réfugiés Après avoir systématiquement chassé près d'un demi-million d'Albanais du Kosovo dans le plus grand exode en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, Milosevic a fait volte-face hier. En pleine nuit, les frontières albanaise et macédonienne ont été fermées du côté yougoslave sans explication, et des milliers de réfugiés ont été encouragés à rentrer chez eux. Selon les estimations des agences humanitaires, quelque 20 000 personnes ont dû rebrousser chemin à la frontière macédonienne. Un groupe de réfugiés parvenu malgré tout en Albanie par la montagne a fait état de déploiements de troupes yougoslaves de l'autre côté.
Difficile de croire en la bonne volonté serbe vis-à-vis de ces réfugiés, après avoir entendu les témoignages des centaines de milliers de déportés depuis deux semaines. Il ne peut, dès lors, s'agir que d'un recul purement tactique pour accompagner l'offensive diplomatique lancée mardi par Milosevic, ou pire, selon certains humanitaires et diplomates, d'une volonté de se servir des Albanais du Kosovo restants comme d'un «bouclier humain» face à une éventuelle offensive terrestre de l'Otan.
Autre sujet de préoccupation, la