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Libération

L'art de la guerre psychologique. Piètre stratège, Milosevic réussit à jouer avec les nerfs des alliés.

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publié le 8 avril 1999 à 0h37

Depuis le début des frappes de l'Otan, Slobodan Milosevic joue là où

on ne l'attend pas, prenant à contre-pied les capitales occidentales. Il mène une habile guerre psychologique destinée tout à la fois à diviser la communauté internationale et à ébranler des opinions publiques qu'il sait versatiles. Piètre stratège comme en témoignent ses échecs successifs en Croatie puis en Bosnie, l'homme fort de Belgrade reste un redoutable tacticien, toujours conscient de la réalité des rapports de force. Aucun missile n'a été lancé contre les troupes de l'Otan en Macédoine ou sur l'Albanie, et l'armée fait le gros dos pour préserver autant que possible son système de défense antiaérien. Le président yougoslave évite aussi les rodomontades guerrières chères à Saddam Hussein. La première de ses ripostes fut de montrer son pouvoir de nuisance, expulsant en masse les Albanais du Kosovo, mettant les Occidentaux face à une crise humanitaire sans précédent en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale, et à un risque de déstabilisation de l'ensemble des Balkans. Puis il fait marche arrière, lançant un appel au retour des réfugiés, en même temps qu'il annonçait mardi un cessez-le-feu unilatéral avec les combattants de l'UCK, et l'ouverture de négociations politiques avec Ibrahim Rugova, le leader modéré des Albanais du Kosovo, apparemment contraint et forcé de se prêter à ces opérations de propagande.

Le vice-Premier ministre yougoslave, Vuk Draskovic, ancien opposant rallié devenu la caution «dé