Négocier avec Milosevic ou imposer un règlement? Tel est le dilemme
que les dirigeants des pays de l'Otan devront trancher dans les prochains jours, alors que la campagne de frappes aériennes s'avère bien plus longue que prévu. Aucun des responsables de l'Alliance n'a encore réellement fait ce choix décisif, selon une source française, malgré les signes clairs d'un durcissement ces derniers jours.
Négocier. L'option peut sembler surréaliste pour quiconque a entendu Jacques Chirac dire mardi soir que «l'action menée par Milosevic ne triomphera pas. La barbarie ne peut avoir le dernier mot. La justice doit passer et les criminels devront rendre des comptes». Ou quand le mot «génocide» est hâtivement employé par les ministres de la défense américain ou allemand. Mais, souligne-t-on de bonne source à Paris, aucun responsable occidental, pas même Jacques Chirac ou Lionel Jospin, n'écarte encore cette hypothèse. Et les Occidentaux ont d'ailleurs fait une première concession sémantique vis-à-vis de Belgrade: la force de l'Otan qui était prévue à Rambouillet pour garantir l'autonomie du Kosovo, est discrètement devenue une «force de sécurité internationale», sans le label de l'Alliance atlantique. Pas encore acceptable pour Belgrade à ce stade, mais ça peut aider" Il ne faut donc pas écarter, bien au contraire, la possibilité d'un compromis final avec Milosevic qui respecterait certes les principes de l'action engagée, mais qui laisserait en place un dictateur honni.
Imposer. Dans tout