Tout au long des négociations de Rambouillet, la secrétaire d'Etat
Madeleine Albright avait été suspendue au téléphone avec Hashim Thaçi, jeune dirigeant de l'UCK devenu depuis Premier ministre du «gouvernement provisoire» kosovar, pour le convaincre de signer l'accord. Les choses n'ont pas changé depuis le début de l'offensive de l'Otan. «Nous restons en contact étroit et régulier avec la direction de l'UCK», confirme un conseiller de la Maison Blanche. Et pas seulement parce que les combattants kosovars sont utiles à l'aviation alliée dans ses attaques contre les forces serbes. Alors qu'il y a un an le représentant spécial de Clinton pour les Balkans, Robert Gelbard, décrivait l'UCK comme un «groupe terroriste», les indépendantistes sont devenus des partenaires obligés, voire privilégiés, des Etats-Unis. L'idée de leur apporter une aide militaire n'est plus taboue à Washington, en particulier au Congrès. Plusieurs représentants et sénateurs, aussi bien républicains que démocrates, ont annoncé qu'ils déposeraient des projets de loi incluant une assistance militaire de 25 millions de dollars (150 millions de francs) à l'UCK la semaine prochaine. Les conseillers de Clinton hésitent néanmoins à armer l'UCK. D'abord, expliquent-ils, parce que la guérilla n'est pas de taille à s'opposer à l'armée serbe, surtout après l'offensive serbe qui l'a en grande partie «démantelée», selon des sources du Pentagone citées par la presse américaine. Lui apporter une aide reviendrait inévitabl