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Libération
Éditorial

Démenti

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publié le 10 avril 1999 à 0h39

La télévision est souvent accusée d'aseptiser et de banaliser la

guerre en direct mais on ne peut pas, aujourd'hui, lui adresser ce reproche qui était de rigueur au lendemain de la guerre du Golfe. Si la population française s'interroge sur les modalités de l'intervention de l'Otan, elle paraît bien plus unie lorsqu'il s'agit de venir en aide à ces réfugiés du Kosovo qu'elle a pu voir, à longueur de soirées, arriver dans des pays d'accueil absolument pas préparés à les recevoir et même, dans le cas de la Macédoine, ouvertement hostile. Les récits effrayants de ces femmes et ces hommes, leurs regards de rescapés de l'horreur, leur dénuement a fait le reste: jamais, semble-t-il, un tel mouvement de solidarité ne s'était développé aussi vite et avec autant de force, en France.

Il y a plus remarquable: l'aide proposée ou déjà envoyée n'est pas que financière ou professionnelle. Ce sont sans doute plus de deux cent mille Français qui ont tenté de joindre depuis jeudi soir le numéro vert du standard «Accueil des réfugiés» communiqué par Lionel Jospin lors de son intervention télévisée, pour proposer d'héberger certains de ces nouveaux parias.

Ces anonymes ont-ils voulu, de cette façon, manifester leur désaccord avec la décision du gouvernement de ne pas accueillir «massivement» des réfugiés? Il est impossible de l'affirmer. Constatons simplement que c'est le même gouvernement qui a jugé opportun d'ébaucher une marche arrière en mettant en place une structure chargée de recenser les p