La France est-elle suspectée par l'Otan de laisser fuir certaines
informations en direction de Belgrade, comme le prétend le quotidien britannique The Daily Telegraph? «La France est tenue à l'écart de certains plans militaires de l'Otan, parce que Washington craint qu'elle les transmette à Milosevic», affirmait vendredi le journal, citant une «importante source militaire occidentale». Le journal rappelle qu'un officier français auprès de l'Otan, le commandant Bunel, est accusé d'espionnage au profit de Belgrade, et que le chef de bataillon Gourmelon, affecté en Bosnie, a été soupçonné de fournir des renseignements aux Serbes.
A Bruxelles, le porte-parole de l'Otan a jugé ces «allégations ["] sans fondement». A Paris, le ministère de la Défense a lui aussi démenti, alors que le ministre de la Coopération, Charles Josselin, voyait dans cette affaire «le début d'un très joli roman d'espionnage». Jeudi, le ministre de la Défense, Alain Richard, avait affirmé que s'il «était naturel d'agir au coude à coude avec les Etats-Unis pour la défense de valeurs qui ne nous divisent pas», des «différences spontanées dans l'approche» des opérations peuvent exister. A l'état-major des armées, on insiste sur le fait que les objectifs attribués aux avions français font l'objet de discussions avec le commandement de l'Otan. De source militaire française, on reconnaît cependant que Paris n'est informé qu'après coup des cibles visées par les missiles de croisière américains et par les bombes des a