Qui faut-il croire à l'Otan? Son secrétaire général, Javier Solana,
qui juge que Milosevic a commencé à lâcher du lest et annonce des «mouvements sur le front diplomatique», ou le général Wesley Clark, qui dirige les opérations militaires et a réclamé (et obtenu) un rab d'avions et de porte-avions pour faire son boulot? Même si ces deux affirmations ne sont pas incompatibles, elles impliquent des évaluations sensiblement différentes de la tournure que prendront les choses à courte échéance.
De fait, l'Alliance compte aujourd'hui avec au moins trois hypothèses de travail.
D'abord, la diplomatie, avec une relance de la médiation russe, assez longtemps après la prétendue trêve de Milosevic pour ne pas sembler lui répondre. Officiellement, rien n'a changé dans les positions de l'Otan ni dans celles de Milosevic depuis l'échec de la mission Primakov. Mais les alliés semblent croire à une nouvelle chance.
Deuxième hypothèse de travail: un changement stratégique avec une intensification des combats impliquant des moyens terrestres. Une délégation parlementaire américaine s'y est montrée favorable, l'administration admet que des plans existent, tout en maintenant son refus de les mettre en pratique. L'armement de l'UCK est aussi en débat (c'est même pourquoi Alain Richard, ministre français de la Défense, s'est véhémentement prononcé contre à la veille de la rencontre de Bruxelles).
Dernière piste: on continue! C'est le plus probable, même si, frappe après frappe, on entre dans une guerr