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Libération

«Je ne supporterai pas de rester enfermé, surveillé par des Macédoniens». Dans les camps, le repli de l'OSCE inquiète les réfugiés.

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publié le 14 avril 1999 à 0h43

Stenkovac, envoyé spécial.

Dans la famille Hasanxhekaj, le père conduit les opérations en stratège averti. La mère, Lumnije, veille sur les nourrissons. Shkurte, la soeur, mène les aînés à la baguette, quand le beau-frère, Ismaïli, monte une garde de tous les instants devant la tente où les responsables de l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE) enregistrent les demandes des réfugiés kosovars désirant se rendre en Allemagne. Une mission de la plus haute importance. Depuis l'annonce d'une prochaine reprise en main du camp de Stenkovac par l'armée macédonienne, la plupart des Albanais chassés du Kosovo ne pensent plus qu'à reprendre la route. Les déportés pensaient avoir enfin trouvé une relative quiétude sous la protection des soldats de l'Otan. Aucun, toutefois, n'a oublié l'hostilité des autorités lors de son arrivée en Macédoine, ces nuits passées à grelotter dans les prés qui bordent la frontière sans éveiller la moindre trace de compassion de la part des policiers. Expérience traumatisante que personne n'entend répéter.

«Les gens ont peur.» «Je ne prévoyais pas de partir en Allemagne, assure Hasan Hasanxhekaj, une de mes soeurs travaille à Hanovre et nous l'aurions rejointe depuis longtemps si nous avions voulu. Mais nous voulions rester au plus près du Kosovo, pour pouvoir y retourner le plus vite possible. La famille s'était organisée pour tenir le temps que cela durerait. Les conditions d'existence sont supportables. D'ici, on peut voir la ne