Bruxelles, envoyée spéciale.
L'Alliance atlantique a beau afficher un front uni, elle n'en est pas moins le théâtre d'intenses discussions entre ses membres sur l'art et la manière de contraindre Milosevic à retirer ses troupes du Kosovo. Alors que les bombardements alliés sur la Yougoslavie entrent dans leur quatrième semaine, les alliés ont décidé de ne plus parler publiquement de l'hypothèse d'une intervention terrestre, très difficile à mettre en oeuvre, mais se sont entendus pour intensifier les frappes aériennes, et ainsi élargir la «phase 2» de la campagne déclenchée le 24 mars. En plus des 82 avions de combat obtenus il y a quelques jours, l'Otan a demandé aux Etats-Unis l'envoi de 300 appareils supplémentaires, ce qui porterait à près de 1000 le nombre d'aéronefs engagés dans le conflit, le double du nombre engagé il y a trois semaines. «Notre objectif est d'attaquer, de désorganiser, de dégrader et de détruire le potentiel militaire serbe. (") On va faire en sorte que les troupes yougoslaves ne puissent plus survivre, en frappant tout ce qui alimente ce monstre militaire ("), notamment les installations pétrolières», a expliqué hier, devant la presse, le général Wesley Clark, commandant suprême des forces de l'Otan en Europe, en précisant que le dispositif yougoslave était surtout «endommagé mais pas détruit».
Lundi à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères des dix-neuf pays de l'Otan auraient eu des échanges très vifs sur un possible engagement au sol des