Comment se déroulent les frappes?
L'aviation alliée procède à deux types de bombardements sur la Yougoslavie: stratégiques et tactiques. Les premiers, qui sont les plus nombreux, visent les infrastructures (casernes, hangars, raffineries, ponts") dont les coordonnées sont connues avec une très grande précision.
La destruction des forces militaires au sol relève d'une tout autre logique. Les aviateurs parlent alors d'«objectifs d'opportunité». L'attaque d'un convoi, mercredi sur la route Prizren-Djakovica, en fournit un bon exemple.
L'espace aérien yougoslave est divisé en plusieurs zones d'engagement, surnommées «Kill Box». Des chasseurs-bombardiers assurent des patrouilles qui peuvent durer jusqu'à trois heures. «Search and destroy» («cherche et détruit»), disent les Américains.
Les appareils volent à haute altitude, là où leur consommation de carburant est le plus faible. Afin de se protéger des tirs antiaériens, ils veillent à ne pas descendre «en dessous du niveau 150» (environ 5 000 m), explique un pilote. Plusieurs types d'avions participent à ces mission s: F-16C et A-10 américains, Harrier GR7 britanniques, Jaguar et Super-Etendard français. Ces appareils sont sous le contrôle des postes de commandement volants que sont les Awacs ou les EC-130. D'autres avions, OA-10 ou F-16, assurent une mission d'alerte au-dessus du terrain, dite FAC (Forward air control): ils sont chargés de guider les avions vers leurs cibles. Lorsqu'un objectif est repéré, toute une procédure de vé