Hara-kiri au RPR. Mais peu de larmes à droite. Philippe Séguin a
donné, vendredi, sa démission de la présidence du mouvement gaulliste et de la tête de liste RPR-DL aux européennes, à moins de deux mois du scrutin. Nicolas Sarkozy, secrétaire général du RPR, assure l'intérim.
Séguin a annoncé sa décision à 10h20 par un communiqué à l'AFP (lire ci-contre). Et pris de court Jacques Chirac, les principaux dirigeants du RPR et ses propres amis. Rue de Lille, consternation générale. D'autant plus que le motif invoqué par le député des Vosges pour rompre avec le chef de l'Etat semble bien léger. Pour ne pas dire ridicule. Rentré jeudi matin d'une tournée électorale de cinq jours à la Réunion et à Mayotte, Séguin apprend, le même jour à 16 heures, que Chirac reçoit à l'Elysée François Bayrou, tête de file aux européennes pour l'UDF. Comme toutes les deux semaines. Qu'importe. Il explose. D'autant plus que les dernières réflexions de Bernard Pons lui restent en travers de la gorge. Dans une interview à Valeurs actuelles, le député RPR de Paris, président de l'Association des amis de Jacques Chirac, assure que la multiplication des listes «prouve bien que la stratégie de l'alliance a échoué» et qu'au soir du 13 juin le chef de l'Etat devra «additionner [les voix] des électeurs issus de la majorité présidentielle», «à commencer» par celles de la liste UDF, qui en est «une composante essentielle», et les «souverainistes» qui se retrouvent derrière Pasqua et Villiers. Coup de fil orageu