Les hélicoptères Apache «seront en action au début de la semaine
prochaine»: cette annonce faite hier par le secrétaire général de l'Otan, Javier Solana, sur Europe 1, pourrait marquer un saut qualitatif dans l'engagement militaire occidental contre la Yougoslavie. Les «tueurs de chars», comme on surnomme ces hélicoptères américains sophistiqués en cours de déploiement dans le nord de l'Albanie, éloignent l'Otan des hautes altitudes où se cantonnent les avions actuellement engagés dans les bombardements, et la rapprochent du sol. Littéralement, vu le type de missions d'attaque auxquelles se livrent généralement ce type d'appareils.
«L'engagement des Apache n'est pas le premier pas vers la guerre terrestre, mais plutôt un substitut à l'engagement au sol», nuance un responsable français au fait de la stratégie suivie. Il n'en demeure pas moins qu'en déployant ses hélicoptères antichars (accompagnés de leurs véhicules lance-roquettes multiples M-39 qui tentaient hier de se frayer un chemin de Tirana vers le nord de l'Albanie), l'Otan dispose d'une force de frappe qui va au-delà de la stratégie purement aérienne. Elle va avoir les moyens de sécuriser une zone non négligeable du Kosovo, où il deviendra délicat aux forces serbes de se déplacer ou de maintenir une garnison. L'engagement purement aérien choisi initialement a vite montré ses limites. Les gouvernements des Etats membres de l'Otan avaient estimé avant de lancer leur opération que «quelques jours» de frappes aériennes su