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Libération

Le pétrole coule toujours en Serbie. La France modère la portée du blocus voulu par les Américains.

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publié le 20 avril 1999 à 0h45

Pendant que les avions de l'Otan bombardaient ses raffineries et ses

centres de stockage d'essence, la Yougoslavie continuait à être approvisionnée en pétrole et en gaz par les côtes monténégrines et les oléoducs ou gazoducs arrivant des pays voisins. Les premiers à soulever ce lièvre ont été les Américains qui, la semaine dernière, ont réclamé que l'Otan étudie les moyens de bloquer les approvisionnements de Belgrade par voie maritime. Une initiative à laquelle les Français se sont opposés, arguant qu'il fallait qu'un état de guerre soit déclaré pour pouvoir envoyer des navires en mer Adriatique bloquer l'arrivée des pétroliers. Or, juridiquement, les Occidentaux ne font pas la guerre à la Yougoslavie, ils mènent une «action de coercition».

Livraisons restreintes. Les Américains, concède-t-on à Paris, «ont eu raison de poser un problème sérieux». Les Français se sont creusé la tête pour trouver une idée juridiquement béton, pour tuer dans l'oeuf la polémique franco-américaine qui émergeait. Le Quai d'Orsay a annoncé hier que la France souhaitait restreindre l'arrivée de pétrole en RFY grâce à une décision de l'Union européenne qui associerait les pays limitrophes (Bulgarie, Roumanie et Hongrie). Ce n'est pas le blocus voulu par Washington, mais une façon d'impliquer des pays concernés.

La Yougoslavie est livrée en brut via deux oléoducs. Le premier, Friendship, vient de Russie et traverse la Hongrie puis la Bosnie pour aboutir en RFY. Dimanche, le chancelier allemand Gerhard S