Zagreb, envoyée spéciale.
En Croatie, la classe politique comme l'opinion publique soutiennent largement l'intervention de l'Otan, vécue comme un juste retour de bâton envers Slobodan Milosevic. Le premier jour des frappes sur la Yougoslavie, des tirs de joie ont résonné à Zagreb où personne n'a oublié les 10 000 victimes croates de la guerre de 1991, ni la destruction de la ville de Vukovar. La tension entre les ennemis est montée après le blocage mardi du poste frontière de Debeli Prijeg par l'armée yougoslave. La Croatie a immédiatement réagi en demandant à Belgrade, par son ambassadeur aux Nations unies, de retirer ses troupes. Tension.Le village de Debeli Prijeg, unique poste frontière entre le Monténégro et la Croatie, se trouve dans une zone très sensible. Bien qu'il soit en territoire monténégrin, il fait partie de la péninsule de Prevlaka, démilitarisée en 1992 sous contrôle de l'ONU après le conflit serbo-croate. L'incident est «une:affaire qui concerne la Serbie et le Monténégro», estime une source proche du gouvernement croate. Bien que n'étant pas membre de l'Otan, à qui elle a cependant accordé l'usage de son espace aérien, «la Croatie est en sécurité. Les effectifs de police qui gardent nos frontières ont été renforcés et nous avons reçu des garanties des Etats-Unis que nous serions protégés. Nous n'avons reçu aucune demande officielle concernant l'utilisation de nos bases militaires par l'Otan. Mais nous collaborons étroitement avec les Etats-Unis et l'Allia