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LES CLES DU CONFLIT. Des économies minées par l'effet domino. Les pays riverains du conflit évaluent les pertes dues à la désorganisation des flux commerciaux et craignent la fuite des investisseurs.

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publié le 22 avril 1999 à 0h24

Comme les ponts sur le Danube, les économies déjà fragiles des

Balkans risquent de s'effondrer les unes après les autres sous le choc de la guerre du Kosovo. Certains pays appellent déjà au secours, comme l'Albanie ou la Macédoine; d'autres comptent les jours, comme la Bulgarie et la Roumanie, effrayées par les centaines de millions de dollars de pertes ou de manque à gagner occasionnés par cette deuxième grosse crise régionale de la décennie.

La situation est jugée suffisamment préoccupante pour que, depuis une semaine, les initiatives internationales se multiplient. L'organisation de l'aide sera l'une des priorités de la réunion de printemps du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, qui se tient à Washington la semaine prochaine, a déclaré hier Michel Camdessus, directeur général du FMI. L'idée d'un «plan Marshall» destiné à faire financer la reconstruction des Etats voisins de la Yougoslavie par les Occidentaux fait son chemin, mais, pour beaucoup de pays concernés, il s'agit surtout de tenir jusque-là. La Banque mondiale et le FMI ont réalisé une étude qui prend en compte deux hypothèses: une guerre qui durerait jusqu'à la fin de l'année ou un cessez-le-feu rapide (d'ici à quelques semaines). Résultat: le préjudice pour les pays riverains de la Yougoslavie serait d'environ 1,6 milliard de dollars dans le premier cas, 800 millions dans le second. Des sommes énormes pour des pays aux économies si vulnérables. D'où la nécessité de mettre au point des program