Washington, envoyés spéciaux.
Il y a deux mois, les discussions autour de l'avenir de l'Otan portaient sur sa transformation en global cop, en gendarme du monde, un rêve américain auquel les Français et d'autres Européens s'opposaient résolument. Aujourd'hui, l'Alliance se demande comment elle va pouvoir gagner sa première vraie guerre depuis sa fondation, il y a cinquante ans" Un comble après quatre semaines de frappes aériennes mal engagées contre un adversaire théoriquement à la portée de la plus puissante alliance militaire au monde.
«Si nous échouons au Kosovo, toutes nos déclarations de Washington ne seront qu'un chiffon de papier», confie un ministre européen à la veille de la rencontre. Richard Lugar, sénateur républicain de l'Indiana et chef de file des «internationalistes» au Congrès américain, exprime la même inquiétude: «C'est le moment de vérité pour l'Alliance. Elle doit vaincre au Kosovo, ou c'est l'ensemble de la relation entre les Etats-Unis et l'Europe, et par conséquent l'avenir même de l'Europe, qui sera hypothéqué». «Si l'Alliance échoue à faire céder un tyranneau balkanique, à quoi sert-elle?» renchérit Ivo Daalder, responsable des Balkans au Conseil national de sécurité américain jusqu'en 1997, aujourd'hui expert à la Brookings Institution.
Hésitations. D'où la transformation du sommet de Washington en véritable conseil de guerre. Un changement radical de programme, alors que ce sommet devait être celui du triomphe de l'Otan. L'objectif minimal sera de pr