Skopje (Macédoine) envoyé spécial.
Leurs tentes, dans les camps macédoniens de Skopje, Ohrid et Gostivar, sont aussi discrètes que leurs voitures oranges sont visibles. Elles sont interdites d'accès, comme beaucoup d'autres, mais plus surveillées encore. Seuls les réfugiés, parce qu'ils ont vu sur les panneaux d'affichage la note d'information leur expliquant où se trouvent ces tentes, peuvent y pénétrer. Et les témoignages qui y sont recueillis le sont sous le sceau de la plus stricte confidentialité.
Toutes ces précautions, les 70 personnes de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) qui travaillent depuis le 20 mars sur les violations des droits de l'homme au Kosovo les prennent pour éviter toute possibilité de représailles contre les proches, éventuellement restés au Kosovo, des réfugiés qui parlent. Pour éviter aussi que leurs témoignages reviennent à des oreilles indiscrètes. Formés à ce genre d'entretiens, les membres de la KVM (la «Kosovo Verification Mission» de l'OSCE, ndlr) ne sont donc pas des bavards.
«Fiabilité» des propos. Mais la gravité des exactions perpétrées, la certitude de l'existence «d'un large éventail de violations des droits de l'homme», a néanmoins conduit l'OSCE à publier récemment un texte de deux pages. «Même si le détail des entretiens n'a pas pu être vérifié sur le terrain», précise l'OSCE, qui a quitté le Kosovo en même temps que toute la communauté internationale. «Des milliers de personnes parlent. Nous, nous n'avons