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Libération
Éditorial

Sans réponse

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publié le 26 avril 1999 à 0h27

Le sommet de l'Otan est terminé et il nous laisse plus qu'un

malaise: le sentiment que cette fuite en avant dans les bombardements de la Serbie ne peut pas constituer la bonne réponse au problème qui compte avant tout, celui du sort des habitants du Kosovo. Et qui, rappelons-le, se résume en quelques questions élémentaires: comment arrêter les massacres? Comment arrêter les déportations? Comment faire pour que demain un million et demi de Kosovars puissent revenir chez eux, y vivre en paix et en liberté, sous une protection internationale efficace donc armée? Sans que cela ne préjuge du statut futur du Kosovo.

Ces nouveaux damnés de l'Europe ­ les réfugiés mais aussi les déplacés qui errent à l'intérieur du Kosovo, en attendant d'y mourir ­ sont certes victimes du régime national-communiste de Slobodan Milosevic dont on ne peut que souhaiter l'effondrement. Mais à court terme, ils sont surtout victimes des exactions quotidiennes d'une cinquantaine de milliers d'hommes ­ soldats, policiers, gardes prétoriens de Milosevic (c'est-à-dire troupes du ministère de l'Intérieur) et miliciens néofascistes d'Arkan, de Seselj ou d'autres chefs de bande ­ tous au service d'une politique organisée de nettoyage ethnique. Et ces exactions se poursuivent à un rythme soutenu, sinon accéléré, plus d'un mois après le début des frappes aériennes. Comme si, même sous les bombes, malgré la destruction de sa résidence, malgré l'explosion d'usines et de ponts, malgré les coups portés à sa télévision d