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Libération

Le préfet dans la «tempête». Première sortie officielle de Bonnet depuis le début de l'affaire, hier à Bastia.

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publié le 29 avril 1999 à 0h30

Bastia, envoyé spécial.

Bernard Bonnet a joué sobre. Le préfet de région est arrivé hier en fin de matinée à Bastia pour assister à l'audience solennelle de la chambre régionale des comptes. C'était sa première apparition publique depuis l'affaire et il est resté aussi calme qu'impassible.

Le préfet n'a dit qu'un mot, comme il les affectionne, soigneusement préparé et passablement obscur: «Il y a une marée dans toute chose humaine» (Shakespeare, la Tempête). Un équivalent un peu plus littéraire du «Rira bien qui rira le dernier», après un début de semaine tendu où nombre de voix ont réclamé sa démission.

En attendant les développements de l'enquête, les explications du préfet ­ qui affirme n'avoir été instruit de rien ­ au ministère de l'Intérieur et à Matignon ont semblé satisfaire le gouvernement. Mais Bonnet ne pouvait que redouter la réunion du Conseil des ministres, hier matin, qui s'est finalement déroulée sans vague. Toute la Corse jurait que le préfet allait sauter, on murmurait déjà le nom de son successeur, Christian Blanc, peut-être parce que c'est lui qui avait été envoyé éteindre l'incendie calédonien après la tuerie d'Ouvéa en 1988.

A Bastia, l'audience solennelle et toujours feutrée de la chambre régionale des comptes a évité les sujets qui fâchent, en présence de toutes les personnalités civiles et militaires de l'île. Excusé, le colonel commandant la légion de gendarmerie était «représenté»: le colonel Henri Mazères était en effet toujours retenu hier à la maiso