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Repères

Les clés. Vingt cinq ans d'incohérence. De gauche ou de droite, aucun gouvernement n'a su gérer le nationalisme corse.

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publié le 29 avril 1999 à 0h30

Si la Corse a toujours constitué un casse-tête pour les

gouvernements, c'est au lendemain de l'indépendance de l'Algérie, lorsque Paris favorise par des aides et des subventions l'installation de nombreux pieds-noirs dans l'île, qu'apparaissent les prémices de la crise qui perdure.

1975 Aléria C'est en effet le traitement de faveur dont bénéficient les rapatriés d'Algérie, pour relancer en particulier l'agriculture dans la plaine orientale de la Corse, qui est à l'origine de la tragédie d'Aléria, le 22 août 1975. Ce jour-là, les commandos armés de l'Action pour la renaissance de la Corse (ARC) (1) d'Edmond Siméoni occupent une coopérative vinicole regroupant des rapatriés. Deux gendarmes seront tués dans cette action, et un troisième quelques jours plus tard, au cours d'émeutes à Bastia.

1979 La Cour de sûreté de l'Etat Paris, dès lors, ne va plus échapper au dilemme: réprimer ou composer. Et c'est à un rythme absurde, ponctué par la dissolution symbolique de tel ou tel mouvement indépendantiste et l'établissement de contacts troubles avec les mêmes indépendantistes, que se déroulent les cinq années suivantes. Mais fermeté de façade et petits arrangements ne font pas une politique, pas plus que le recours en 1979 à la Cour de sûreté de l'Etat pour pallier le silence des témoins et l'intimidation des jurés.

1981 L'amnistie François Mitterrand et Gaston Defferre, ministre de l'Intérieur, sont d'autant plus décidés à faire avancer le dossier corse dès 1981 qu'une bonne partie de la