Circonscrire l'incendie. Pour éviter tout embrasement, Lionel Jospin et son gouvernement se sont faits pompiers hier, devant l'Assemblée nationale. Avec les ministres concernés par la mise en cause de gendarmes dans l'incendie d'une paillote en Corse, il a tenté de jouer les cartes de la procédure et de la bonne foi innocente. Et d'abord, délimiter le périmètre de la polémique: «Ces événements sont bien une affaire de l'Etat puisque certains de ses services sont mis en cause. Mais ce n'est pas une affaire d'Etat», a juré Jospin. Il s'agit de relativiser, même si les «dysfonctionnements» internes sont graves. Dans les milieux proches du pouvoir, on a sa petite idée: trois gendarmes, dont un capitaine, se montent la tête, exaspérés de voir qu'un restaurateur dans l'illégalité continue à faire des bénéfices jusqu'à l'automne prochain. L'action vengeresse est lancée, elle tourne mal. Hiérarchie militaire oblige, le colonel protège ses hommes. Le préfet n'est pas au courant, pense-t-on. Pas de syndrome Rainbow Warrior: on assure qu'il n'y a eu «aucune interférence ministérielle». Le préfet est formel, dit-on: c'est chez les gendarmes le GPS (groupe des pelotons de sécurité, créé par Jospin) que tout s'est passé. Les lampistes sont-ils désignés? Fidèle à sa méthode, le chef du gouvernement demande donc une double enquête, afin de faire la lumière sur la responsabilité administrative, qui est la sienne. Dès lors, les «sanctions», comme il dit, pourront tomber, au bénéfice de la pr
Analyse
Un pompier à grande échelle
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par Pascal VIROT
publié le 29 avril 1999 à 0h49
(mis à jour le 29 avril 1999 à 0h49)
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