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QUATORZE PAYS DE L'UNION EUROPÉENNE FACE AU CONFLIT (8)Finlande: pays échaudé craint la guerre froide. Elle accueille les réfugiés, mais doit composer avec Moscou.

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publié le 11 mai 1999 à 0h57

Stockholm de notre correspondant régional

«S'il y a un effet positif avec la guerre au Kosovo, c'est bien le changement de mentalité des Finlandais par rapport au problème des réfugiés.» Ralf Sund, secrétaire de l'Alliance de gauche, un des partis de la coalition gouvernementale, avoue qu'il était jusqu'alors un peu honteux de l'hostilité de son pays vis-à-vis des étrangers. Ils ne constituent que 1,7% de la population et ne sont acceptés qu'au compte-gouttes. Aux premiers jours des frappes et des déplacements de population, le gouvernement a annoncé qu'il était prêt à accueillir" 50 réfugiés. L'opinion s'est insurgée. «On a relogé 400 000 Caréliens pendant la Seconde Guerre mondiale (après l'annexion de la Carélie occidentale par l'URSS, ndlr). On doit aussi pouvoir accueillir des Albanais», s'est emporté un retraité.

A bras ouverts. Dans le pays, des centaines de bénévoles ont proposé leurs services. Le centre de la Croix-Rouge de Joutseno, dans l'est du pays, a été submergé de vêtements, de meubles, de jouets et d'argent. Les premiers réfugiés ont été accueillis à bras ouverts et le gouvernement a rapidement revu ses quotas à la hausse, avec une première vague de 1 000, et le feu vert pour une autre de même importance. «Jamais la Finlande n'a reçu autant de réfugiés en aussi peu de temps, constate Ralf Sund. Mais cette crise est si proche, et la télé montre tant de gens qui souffrent.»

Voilà pour le «bon côté» des choses. Sinon, quelques jours après le début des frappes de l