Moscou de notre correspondante
Malgré la crise politique qui sévit en Russie (lire page 12), Jacques Chirac a quitté Moscou hier très satisfait, et même optimiste. Le président français, qui concluait une visite de travail centrée sur la crise du Kosovo, s'est félicité d'un «rapprochement sensible» entre la France et la Russie, et a laissé entendre que des avancées concrètes pourraient intervenir: «Il n'est pas exclu que dans les jours qui viennent les choses avancent dans la bonne direction, c'est-à-dire celle de la paix. Je le souhaite, je ne peux pas vous le garantir.» Il s'est toutefois refusé à préciser la nature de ces progrès.
Donnant une indication sur la teneur de ce «rapprochement», Chirac a souligné que les deux parties avaient «longuement discuté des modalités» de déploiement de la force internationale, «civile et militaire» qui devra assurer le retour des réfugiés au Kosovo. «La Russie, a-t-il affirmé, est semble-t-il disposée à y participer avec l'accord de Belgrade et une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU.»
Les Russes, qui entendent jouer le rôle de médiateur entre Belgrade et l'Otan, semblent faire preuve de flexibilité à l'égard de cette «force de paix», rejetée par Milosevic qui n'accepte qu'une mission «civile». Selon des sources occidentales, ils auraient acquis la conviction que le président yougoslave devra s'y résoudre et, soucieux d'y assurer leur place, ils auraient commencé à en discuter concrètement avec les Occidentaux.
Si un accord se dégag