Menu
Libération

Des dizaines de civils tués vendredi. Korisa, nouveau village martyr du Kosovo. Belgrade attribue à l'Otan le bombardement sur des bâtiments où des Kosovars avaient trouvé refuge.

Article réservé aux abonnés
publié le 15 mai 1999 à 1h01

Plusieurs dizaines de personnes auraient trouvé la mort à la suite

du bombardement par l'aviation de l'Otan d'un village kosovar, Korisa, dans la nuit de jeudi à vendredi. Selon un bilan provisoire publié vendredi par les autorités yougoslaves, l'attaque attribuée à l'Otan aurait fait 79 morts et 58 blessés graves. «Le nombre des victimes n'est pas définitif car les enquêteurs sur place découvrent d'autres cadavres», a indiqué le Centre d'information serbe. Si cette information est confirmée, il s'agirait là de la plus grosse «bavure» depuis le début des frappes sur la Yougoslavie. Les victimes sont pour l'essentiel des réfugiés albanais qui avaient trouvé abri dans la cour d'une ferme.

Vendredi, le porte-parole de l'Otan, Jamie Shea, a indiqué qu'une «enquête complète était en train d'être menée». «Nous prenons cette affaire très au sérieux», expliquait-t-on à Bruxelles. Le bombardement s'est produit à 5 kilomètres au nord de la ville de Prizren, c'est-à-dire dans l'un des secteurs les plus attaqués au cours de la nuit, selon la carte fournie par l'Otan. A Washington, le porte-parole de la Maison Blanche, James Rubin, a décrit les environs de Korisa comme «une zone de guerre» dans laquelle des «bombardement serbes» avaient eu lieu ces derniers jours. A Londres, le Département de la défense a accusé hier le régime de Milosevic d'utiliser la population albanaise comme boucliers humains, sans toutefois citer le cas de Korisa. «Les pilotes ne sont pas autorisés à attaquer s'ils o